
Installation d’une citerne souple : ce qu’il faut savoir sur le terrain, la filtration et les raccordements
Face aux tensions sur la ressource en eau, de plus en plus de particuliers et d’exploitants agricoles optent pour l’installation d’une citerne souple. Alternative simple et économique aux cuves rigides, elle permet de récupérer l’eau de pluie ou de stocker des eaux techniques, tout en s’adaptant à de nombreux contextes. Mais pour que l’installation soit durable, performante et sécurisée, plusieurs aspects doivent être anticipés : préparation du terrain, choix du système de filtration, raccordements… Voici un guide complet pour bien s’équiper.
Le contexte actuel pousse à adopter des solutions de récupération d’eau
Depuis plusieurs années, les épisodes de sécheresse se multiplient en France comme ailleurs. Les arrêtés préfectoraux restreignant l’usage de l’eau deviennent courants, notamment pour les usages non prioritaires comme l’arrosage ou le nettoyage des extérieurs. Parallèlement, les dispositifs d’aides financières et d’incitations à la récupération d’eau se développent dans certaines régions.
La citerne souple s’impose alors comme une réponse technique accessible, aussi bien pour les particuliers en zone périurbaine que pour les agriculteurs ou collectivités. Sa facilité d’installation, son prix attractif et sa discrétion en font un choix de plus en plus prisé.
Préparer le terrain : une étape essentielle pour la durabilité de la citerne
Avant toute chose, l’installation d’une citerne souple exige un sol parfaitement préparé. Contrairement aux idées reçues, on ne peut pas simplement déposer la citerne sur de la terre battue ou une pelouse.
Voici les prérequis fondamentaux :
- Un sol nivelé et stable, sans affaissement possible.
- Un lit de sable fin compacté d’au moins 10 à 15 cm d’épaisseur pour absorber les tensions et éviter les frottements.
- Une bâche géotextile entre le sable et la citerne pour éviter les remontées de racines ou de pierres.
- Un accès dégagé pour permettre le remplissage, les raccordements et, si besoin, l’entretien.
Dans certains cas, notamment pour les très grands volumes (au-delà de 20 m³), il est conseillé de couler une dalle béton pour garantir la stabilité sur le long terme.
Choisir la bonne filtration pour une eau réutilisable et non stagnante
La citerne souple peut servir à différents usages : arrosage, alimentation de sanitaires, lavage de véhicules, voire eau d’abreuvement pour les animaux. Mais dans tous les cas, une filtration efficace est indispensable pour éviter les algues, les odeurs ou la prolifération bactérienne.
On distingue plusieurs niveaux de filtration :
- Filtration à l’entrée : une grille ou un filtre à feuilles placé sur la gouttière ou en amont du tuyau d’alimentation. Il stoppe les débris végétaux, les feuilles mortes ou les insectes.
- Préfiltration : généralement à cartouche ou à vortex, elle capte les particules plus fines comme les sables ou les poussières.
- Filtration secondaire : utile pour les usages plus sensibles (sanitaires, machines à laver), elle passe par des filtres à charbon actif, voire une lampe UV pour la désinfection.
Il est aussi important de prévoir un trop-plein raccordé à un puits perdu ou un réseau d’évacuation pour éviter les débordements lors de fortes pluies.
Raccordements : quelles connexions prévoir pour une utilisation optimale ?
Une citerne souple ne fonctionne pas seule. Pour être pleinement fonctionnelle, elle doit être raccordée à des équipements adaptés à vos besoins. L’objectif est de créer un circuit fluide, hermétique, et facile à utiliser au quotidien.
Voici les éléments à ne pas négliger :
- La vanne de vidange (souvent intégrée) doit être facilement accessible et protégée contre les manipulations involontaires.
- Le robinet de puisage peut être raccordé directement sur la vanne via un tuyau souple renforcé.
- Un groupe de surpression (pompe) est indispensable si vous souhaitez alimenter un réseau sous pression (arrosage enterré, alimentation intérieure).
- Les tuyaux doivent être adaptés au type de liquide stocké (eau de pluie, eau grise) et à la pression. Des raccords en laiton ou PVC renforcé sont à privilégier.
- Un compteur d’eau peut aussi être installé pour suivre votre consommation et vérifier l’efficacité du système.
Quelques points de vigilance pour un usage sécurisé
Même si la citerne souple est plus simple qu’un réservoir rigide, elle nécessite un minimum de précautions :
- Protégez-la du soleil si elle est exposée en plein air, pour éviter la chauffe de l’eau et la dégradation du matériau (des bâches anti-UV sont disponibles).
- Évitez les charges sur la citerne, y compris des objets posés dessus, qui pourraient la percer.
- Vérifiez régulièrement l’étanchéité des raccords et le bon état de la bâche (notamment les soudures et les points de pli).
- Pensez à la vidanger en cas d’inutilisation prolongée (hiver, période d’absence).
Quels volumes choisir selon l’usage ?
La capacité de la citerne dépend directement de votre objectif. Voici quelques repères utiles :
- Pour un usage d’arrosage de jardin léger : une citerne de 2 000 à 5 000 litres est suffisante.
- Pour un usage domestique (sanitaires, machine à laver, etc.) : comptez plutôt entre 5 000 et 10 000 litres.
- Pour un usage agricole ou collectif : les modèles de 15 000 à 100 000 litres sont courants.
Certaines marques proposent des citernes sur-mesure, adaptées à la configuration du terrain ou à des volumes atypiques.
Un système évolutif et économique
Au-delà de sa simplicité, la citerne souple séduit par son faible coût d’installation, son absence de gros travaux, et sa facilité de démontage. Contrairement à une cuve enterrée, elle peut être déplacée si besoin, ou même réutilisée dans un autre contexte.
C’est aussi un choix évolutif : vous pouvez débuter avec une installation simple, puis ajouter au fil du temps un groupe de surpression, une filtration plus poussée ou un second réservoir en cascade.
Conclusion
L’installation d’une citerne souple ne s’improvise pas, mais elle est à la portée de tous si les étapes clés sont bien respectées : terrain nivelé, filtration adaptée, raccordements solides. Que ce soit pour faire face aux restrictions d’eau ou simplement réduire sa facture, cette solution écologique et économique trouve toute sa place dans un contexte de transition durable. Avant de vous lancer, n’hésitez pas à comparer les modèles, vérifier les garanties, et vous entourer de conseils professionnels pour faire le bon choix.